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Nous voulons combler le déficit d’offre en France

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09/05/2019

La jeune société veut imposer sa marque et son réseau d’hostels comme référence sur le marché de l’hébergement pour les jeunes. Interview de Romain Viennois, fondateur de France Hostels.

Quel a été votre parcours d’entrepreneur ?

Romain Viennois : après Sciences Po, j’ai effectué un tour du monde lors duquel j’ai testé beaucoup d’auberges notamment en Australie avec des hébergements très éloignés de l’image traditionnelle des auberges de jeunesse. À mon retour, après un master à l’ESCP, j’avais en tête le projet d’ouvrir mes propres auberges de jeunesse à Paris où il y avait un déficit cruel d’offres. Mais, je me suis rendu compte très vite que c’était compliqué de convaincre des investisseurs à 22 ans sans apport et sans aucune expérience opérationnelle dans le secteur.
J’ai finalement intégré le groupe britannique Beds and Bars qui cherchait à s’implanter en France. J’y suis resté 15 ans en occupant toutes les fonctions opérationnelles pour me former (nightporter, barman, yield manager…). En 2015, quand je suis parti, j’étais le DG de la filiale France et directeur du développement pour le groupe. Je suis parti avec un collègue avec toujours en tête le projet de lancer mon propre business dans ce secteur.

Quelle était l’idée de départ à la création de France Hostels et comment a démarré l’aventure ?

R. V. : accueillir des jeunes touristes dans des hébergements dédiés partagés n’était pas une idée nouvelle en soi, les auberges de jeunesse ayant 100 ans d’existence. Mais nous voulions le faire mieux avec des établissements plus beaux, mieux placés, plus conviviaux et combler un déficit d’offres en France. Notre intuition, en 2015, était que nous étions « time to market ». Les investisseurs, collectivités et promoteurs immobiliers semblaient prêts pour s’impliquer dans ces nouvelles offres innovantes en France. Nous sommes allés voir Bpifrance qui est entré au capital dès la création de la structure à hauteur de 25 %.

Quelles sont les spécificités de vos hostels ?

R. V. : nous ciblons les 18-30 ans en voyage indépendant et notre produit se démarque par son accessibilité, sa convivialité et sa facilité. Le premier pilier est l’accessibilité en termes de prix, mais aussi d’emplacement car nos clients veulent être au centre des villes. Notre deuxième pilier est la convivialité. Au-delà d’une simple prestation de sommeil, la promesse d’un hostel, c’est de faire en sorte que les gens se rencontrent dans un environnement bienveillant et sympathique. D’où l’importance de nos espaces communs et d’où aussi le nom de nos établissements « The People Hostel ». Le troisième pilier, c’est la facilité, les jeunes étant lassés des files d’attente et des process à l’ancienne. La notion de facilité va de pair avec l’introduction de solutions technologiques.

Quelles sont ces solutions technologiques ?

R. V. : dans le métier du super économique, chaque geste compte. Notre exigence est de garder l’élément humain dans l’accueil. Nous voulons que nos collaborateurs aient du temps pour guider et conseiller nos clients et soient déchargés de l’administratif. Face à l’absence de solutions existantes sur le marché adaptées à nos besoins, nous nous sommes donc lancés dans le développement d’une technologie propriétaire remplissant différentes fonctionnalités. En amont, c’est, par exemple, la gestion de la réservation qui offre la possibilité de choisir, comme dans un train, l’emplacement du lit dans un dortoir. En aval, la présence de bornes interactives à l’entrée de l’hostel permet de faire son check in en un temps record.
Par ailleurs, le bracelet remis à chaque client à son arrivée donne accès à la chambre, à son casier privé dans le dortoir, et permet de régler ses consommations au bar.

Parlez-nous de votre premier hostel à Lille ?

R. V. : comme pour beaucoup le démarrage d’une start-up s’apparente à une course de marathon. D’autant que l’hébergement touristique est un métier étroitement lié à celui de l’immobilier qui prend énormément de temps, surtout dans le cas d’une création d’hôtel. Il faut compter 4 ans pour un projet immobilier ex nihilo bien réalisé. Chaque projet nécessite environ 2 ans en amont pour préparer le dossier, convaincre des investisseurs, déposer un permis de construire… Les 2 années suivantes sont dédiées aux travaux.
Pour accélérer au démarrage et pouvoir tester rapidement notre concept au travers d’un projet pilote, nous avons donc fait le choix de la reprise du fonds de commerce d’un hostel existant à Lille, le Gastama, en juillet 2017. Ce premier projet nous a permis d’engranger tout de suite du chiffre d’affaires, de former nos collaborateurs et de tester nos développements technologiques. Nous avons entrepris des travaux de rénovation à hauteur de 200 K€ tout en maintenant l’hôtel en activité.

Votre deuxième hostel aux Deux Alpes vient d’ouvrir ?

R. V. : ce second établissement, ancien centre de l’UCPA, a été entièrement rénové. Le projet a pris plus de 3 ans jusqu’à son ouverture en décembre dernier. Il se compose de 364 lits répartis entre 44 chambres de 2 et 41 chambres partagées, d’espaces communs généreux et offre un service 2.0.

Comment financez-vous vos projets liés à des créations ex nihilo ?

R. V. : nous ne sommes pas propriétaires des murs et n’avons pas vocation à l’être. Par exemple, pour notre hostel aux Deux Alpes, l’investissement total se chiffre à 11 M€ (foncier, travaux, équipement, aménagement). Il a été supporté à hauteur de 9,5 M€ par la Foncière Hôtelière des Alpes, propriétaire de l’immeuble. France Hostel a pris à sa charge le reste (mobilier, équipements, dépôt de garantie pour le loyer…). Pour chaque projet, nous investissons entre 1 et 2 M€. Nous sommes accompagnés par Bpifrance depuis le démarrage. Nous avons réalisé une deuxième levée de fonds de 3,3 M€ en janvier 2018 auprès de Bpifrance et d’Extendam, spécialiste de l’investissement dans le secteur de l’hôtellerie.

Quels sont les autres projets en cours ?

R. V. : nous sommes en travaux sur 3 projets en propre sur Marseille, Strasbourg et Paris. L’hostel de Marseille (208 lits) ouvrira au printemps 2020, celui de Strasbourg (270 lits), implanté dans l’ancienne Manufacture de tabac, est prévu pour la fin 2020 et celui de Paris (404 lits), boulevard Morland, au printemps 2021.

Envisagez-vous la franchise ?

R. V. : nous avons un projet d’hostel en franchise sur Paris qui ouvrira en juillet prochain dans le 12e arrondissement (150 lits). Nous pensions le faire plus tard, une fois le modèle éprouvé, mais l’opportunité s’est présentée.

Quelles sont vos ambitions de développement ?

R. V. : nous voulons devenir le premier réseau français en matière d’hébergement de jeunesse. Nous orientons nos développements toujours en France, dans des grandes villes, mais aussi dans d’autres stations de montagne. Nous regardons attentivement la franchise, moins coûteuse en investissement.

Fiche d’identité
Dénomination : France Hostels (enseigne The People Hostel)
Activité : hébergement touristique pour les jeunes
Création : 2015
Parc : 2 hostels (Lille et Les Deux Alpes)
Effectif : 4 personnes à la structure de tête à Paris, 20 aux Deux Alpes (2 permanents), 18 permanents à Lille


©  Les Echos Publishing - 2019
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