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Le virage de la médecine libérale vers l’exercice collectif des soins de proximité

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30/01/2019

1 000 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) devront être créées d’ici 2022. Ouvertes mi-janvier, les négociations conventionnelles entre la CNAM et les syndicats des libéraux de santé doivent définir les missions socle des CPTS et leurs modalités de financement.

C’est l’une des mesures phares du plan gouvernemental « Ma Santé 2022 » : la montée en puissance des CPTS, créées par la loi de modernisation du système de santé de 2016 (dite « loi Touraine »). Leur vocation est de regrouper les professionnels de santé sur un même territoire, autour d’un projet médical et médico-social commun. À l’heure de la transition épidémiologique et des déserts médicaux, ces réseaux de santé de nouvelle génération devront s’organiser pour faciliter la prise en charge des soins non programmés, la coordination ville-hôpital, le maintien à domicile des personnes âgées, les transferts de compétences (entre médecins, pharmaciens et infirmiers) et, si possible, renforcer l’attractivité médicale des territoires. Les CPTS ne sont aujourd’hui que 200, faute de financements pérennes et d’incitations fortes des médecins à les créer ou à les rejoindre. Pour remédier à cette situation et créer les conditions favorables à leur déploiement, l’Assurance maladie et les représentants syndicaux des libéraux de santé planchent, depuis le 16 janvier dernier, sur le socle commun de leurs missions et le soutien financier qui leur seront apporté. Selon la note de cadrage de la ministre de la Santé, des moyens spécifiques seront octroyés à ces communautés en contrepartie de l’atteinte d’objectifs définis pour chacune de leurs missions, sur la base d’un cahier des charges que ces structures devront respecter.

Derrière la création des CPTS, se joue en réalité l’avenir de la médecine libérale, fortement incitée par les pouvoirs publics à abandonner l’exercice isolé. Les mécanismes financiers qui seront créés autour des CPTS inciteront donc les médecins à rejoindre ces structures, tandis que ceux faisant le choix d’exercer seul seront progressivement pénalisés (peu ou pas d’aides versées). Cette révolution culturelle a un coût substantiel : 1,6 milliard d’euros au global et entre 50 000 et 150 000 € par CPTS installée, en fonction de ses missions et de sa taille.


©  Les Echos Publishing - 2019
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