Rendus publics il y a quelques jours, les chiffres de l’étude annuelle (menée sur un échantillon de 546 entreprises employant plus de 256 000 salariés) du cabinet de conseils RH Gras Savoye WTW font apparaître, entre 2017 et 2018, une hausse de 3,6 % de l’absentéisme dans les entreprises (+ 16 % entre 2014 et 2018). Une augmentation que les auteurs de l’étude expliquent par différents phénomènes.

D’abord un vieillissement de la population qui a une double conséquence : exposer davantage les salariés les plus âgés aux maladies et en contraindre d’autres à s’absenter pour prendre en charge des parents de plus en plus dépendants ou de jeunes enfants. Sans surprise, les femmes sont les premières à assumer ces contraintes familiales, ce qui fait grimper leur taux d’absentéisme à 4,6 % contre 3,3 % pour les hommes.

Ensuite, les auteurs de l’étude notent une perte de motivation des salariés. Pour Julien Vignoli, le directeur général délégué du cabinet Gras Savoye WTW, « les salariés se reconnaissent moins dans les valeurs de l’entreprise ».

D’abord les plus de 50 ans

Dans le détail, l’étude montre que ce sont les plus de 50 ans qui affichent le taux d’absentéisme le plus élevé (5,5 %), devant les 40-49 ans (3,8 %), les 30-39 ans (3 %) et les moins de 30 ans (1,9 %). En termes de progression, en revanche, l’ordre n’est plus le même. Ce sont les 30-39 ans dont le taux d’absentéisme a le plus fortement augmenté entre 2017 et 2018 (+ 18 %), devant les 40-49 ans (+ 15 %) et les plus de 50 ans (+ 9 %).

Quant aux secteurs, c’est la santé qui paie le plus lourd tribut en matière d’absentéisme. En moyenne, en 2018, 6 salariés sur 100 étaient absents chaque jour. Un taux d’absentéisme qui a augmenté de 31 % en 4 ans, notent les analystes qui expliquent la situation par des métiers stressants et une forte représentation des femmes parmi les salariés. Autre secteur touché : le transport et logistique (5,8 % d’absentéisme en 2018, + 20 % en 4 ans). Ici, les analystes de Gras Savoye WTW pointent les mutations du métier et le développement des outils de surveillance des chauffeurs pour expliquer ce surcroît d’absence des salariés.