Baptisée « Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2019 », une étude conjointement réalisée par l’Insee et la Dares fait le point sur l’évolution du coût du travail pour les employeurs entre 2010 et 2018.

L’effet des mesures

Portant sur le secteur marchand non agricole, elle fait apparaître une augmentation moyenne annuelle du coût du travail de près de 3 % entre 2010 et 2012. En 2013, cette hausse marque le pas (+ 0,7 %) en raison de l’entrée en vigueur du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) applicable à la rémunération brute des salariés inférieure à 2,5 smic. Le CICE aurait eu pour effet, selon les auteurs de l’étude, « de réduire le coût du travail, jusqu’à 3,4 points d’indice jusqu’en 2017 ». La réduction du taux de la cotisation patronale d’allocations familiales mise en œuvre dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité et la mise en place de la prime à l’embauche dans les PME ont également fait reculer l’indice du coût du travail de 1 point à partir de 2016. « À l’inverse, l’obligation faite aux employeurs depuis janvier 2016 de proposer une complémentaire santé d’entreprise a rehaussé le coût du travail d’environ 0,5 point en 2016 », précise l’Insee.

Un rattrapage en 2018

Si le coût du travail n’a augmenté que d’un peu plus de 1 % en 2017, il a crû de 2,7 % en 2018, notamment sous l’effet des modifications des mesures d’allègement (réduction du taux du CICE, sortie du dispositif de prime à l’embauche dans les PME).

Quant au salaire moyen par tête (SMPT), autrement dit les salaires bruts versés par les employeurs, et qui représente, en moyenne, 70 % du coût du travail, il a atteint un rythme de croissance de 1,5 % en euros courants, entre 2013 et 2018. « En revanche, compte tenu d’un léger regain d’inflation, le SMPT en termes réels (une fois ôtée la hausse des prix) a décéléré un peu depuis deux ans : + 0,2 % en moyenne annuelle en 2018, après + 0,8 % en 2017 et + 1,4 % en 2016 », précisent les auteurs de l’étude.