Plus de 840 000 personnes sont venues grossir le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A lors du seul mois d’avril. Une hausse sans équivalent.
Si la crise sanitaire tend à s’estomper en France, ses incidences économiques sont, quant à elles, bien présentes. Ainsi, en avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a augmenté de 843 000 par rapport au mois de mars, soit une hausse de 22,6 % précise le focus de la Dares publié la semaine dernière. Le nombre des demandeurs d’emploi atteint désormais 4 575 500, « son plus haut niveau depuis le début de la série en 1996 », rappellent les analystes de la Dares. Sur les 3 derniers mois, plus d’un million de personnes sont venues grossir les rangs de cette catégorie de chômeurs.
Une bascule des chômeurs en activité réduite
Cette hausse spectaculaire ne s’explique pas par des licenciements massifs. Le dispositif d’activité partielle mis en œuvre par le gouvernement a, en effet, pour le moment, permis de les éviter. Elle est le fait d’un gel du marché du travail qui a fait disparaître une bonne partie des contrats courts. Ainsi en avril, plus des trois quarts de la hausse observée en catégorie A correspond à une bascule de demandeurs d’emploi, inscrits jusqu’au mois de mars, dans les catégories B et C, celles des chômeurs ayant une activité réduite. Ces deux catégories enregistrent, d’ailleurs, une diminution de 29,9 % de leurs effectifs (-633 600 personnes) au seul mois d’avril. Au total l’effectif des catégories A, B, C ne s’accroît « que de » 209 300 personnes au mois d’avril (soit une hausse de 3,6 %).
Un marché du travail en panne
Et précise la Dares « cette augmentation du nombre d’inscrits en catégories A, B, C intervient dans un contexte de baisse des entrées à Pôle emploi (-19,1 %) et de repli encore plus marqué des sorties (-34,9 %). Ainsi, bien qu’en recul, les entrées restent supérieures aux sorties, qui atteignent de leur côté leur minimum historique ».
Nous n’assistons donc pas à une augmentation massive des chômeurs toutes catégories confondues, mais à un brusque tassement des offres d’emplois. Ainsi, alors que le 24 mars dernier, plus de 655 000 offres d’emplois ont été proposées sur le site de Pôle emploi, on n’en compte plus que 450 000 deux mois plus tard !