Le dernier point de conjoncture de la Banque de France intervient juste après la mise en place des couvre-feux, mais également du confinement généralisé en vigueur en France depuis le 30 octobre dernier. Les résultats de cette étude réalisée à partir des déclarations de 8 000 entreprises sur les effets économiques de ces mesures restrictives étaient donc très attendues.

Il en ressort, tout d’abord, que l’estimation de la perte d’activité pour le mois d’octobre, par rapport à une période normale (sans Covid-19) n’est que de -4 % et celle du mois de novembre de -12 %. Des replis conséquents mais qui restent plus faibles que ceux enregistrés en avril dernier (-31 %). Pour François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, interviewé sur RTL pour commenter ces résultats, « cela montre (…) que nous avons appris collectivement à travailler tout en protégeant les salariés ». Pour la suite, sous réserve de ce qui va se passer au mois de décembre, l’institution financière table sur une baisse du PIB français entre 9 % et 10 % sur l’ensemble de l’année 2020.

Des secteurs très affectés

Comme lors du premier confinement, certains secteurs d’activité se trouvent particulièrement touchés. Sans surprise, il s’agit des cafés, hôtels et restaurants et de certains commerces fermés d’abord par des décisions locales de couvre-feu, puis dans le cadre du confinement national. Pour ces entreprises, les pertes en termes d’activité sont de même niveau entre le premier confinement et le deuxième qui débute. Ainsi, selon les chiffres de la Banque de France, alors qu’ils avaient enregistré une baisse d’activité de 46 % en avril dernier, les secteurs « commerce de gros et de détail, transport, hébergement et restauration » tablent sur un recul de 9 % de leur activité en octobre et de 40 % en novembre.

Les autres secteurs, en revanche, seront moins affectés car autorisés à fonctionner. L’industrie manufacturière dont l’activité avait reculé de 44 % en avril n’envisage un repli pour le mois de novembre qu’à hauteur de 7 %. Le différentiel est encore plus marqué pour le secteur de la construction : -65 % en avril et -8 % estimé pour le mois de novembre 2020.