À en croire les dernières prévisions de recrutement des cadres publiées par l’Apec, au 4e trimestre 2020, les entreprises pourraient recruter de 37 000 à 47 000 cadres. Sur l’ensemble de l’année, cela porterait le nombre d’embauches de ce type de salariés entre 170 000 et 200 000. Soit entre 30 % et 40 % de moins que les 281 300 recrutements réalisés en 2019. Et encore, tempère l’agence, compte tenu des incertitudes qui demeurent sur le plan sanitaire, ces prévisions pourraient se révéler très optimistes. C’est dire l’impact du Covid-19 sur le fonctionnement de l’économie française.

Une crise majeure

Le trou d’air qui s’amorce dans le recrutement des cadres est d’une ampleur rarement rencontrée. Ainsi, comme le rapporte Les Echos, la baisse de recrutement était de « -10 % en 2013, année de la crise de la dette ; -28 % en 2009 lors de la crise financière et de -25 % sur les années 2002 et 2003 après l’éclatement de la bulle Internet ». Et sans surprise, l’Apec craint qu’une fois encore, les jeunes fassent les frais de la crise en restant à la porte des entreprises. Quant à celles qui décideront de maintenir leurs projets de recrutement, elles pourraient, malgré un grand nombre de candidats, éprouver des difficultés significatives à attirer des cadres chevronnés. Ces derniers, en vertu du principe de précaution, pouvant être rétifs à l’idée d’abandonner leur poste dans le contexte actuel.