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J’investis autant dans l’humain que dans les outils

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30/01/2020

En lançant son activité seul dans son grenier, Lilian Mahy était loin de s’imaginer être, 12 ans plus tard, à la tête d’une entreprise de 45 salariés. Interview du fondateur des Constructions Métalliques Bourbonnaises (CMB).

Comment est née votre aventure entrepreneuriale ?

Lilian Mahy : après un BTS en construction métallique, j’ai intégré différentes entreprises spécialisées dans cette activité. J’ai occupé plusieurs postes en bureau d’études, dans un premier temps en tant que dessinateur, puis calculateur, chiffreur, encadreur et, enfin, responsable d’affaires. Mais à l’aube de mes 35 ans, après 12 ans passés dans ce milieu, je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à trouver un employeur qui partageait ma vision du métier. L’envie est alors venue d’être mon propre patron.

Vous avez donc fondé votre entreprise en 2007

L. M. : au départ, j’ai commencé tout seul dans mon grenier, aménagé en bureau d’études. Mon idée était de me mettre à mon compte pour répondre aux demandes de petits chantiers, aux alentours de 10 000 à 15 000 €, segment délaissé par les entreprises spécialisées. Les architectes peinent à trouver du savoir-faire spécifique sur cette gamme de travaux. Comme j’avais eu plusieurs expériences professionnelles à des postes différents, je me sentais capable de prendre en charge ce type de projets.

Comment s’est développé votre société par la suite ?

L. M. : les clients m’ont tout de suite fait confiance et j’ai eu des affaires de plus en plus grosses. Tous les ans, j’ai embauché de 2 à 4 personnes pour faire face à la demande. En 2009, j’ai construit les premiers locaux pour accueillir notre bureau d’études et en 2012, nous avons intégré un atelier de fabrication. En 2017, nous avons achevé la construction de notre hall dédié au magasin des charpentes préfabriquées.

Quelles sont les activités de CMB aujourd’hui ?

L. M. : nous sommes spécialisés dans la fabrication et la pose de charpentes et d’ossatures métalliques. Nous réalisons plus du quart de notre chiffre d’affaires dans l’industrie avec des clients comme Bosch. Nous intervenons également dans le secteur tertiaire pour la construction de locaux à usage commercial et artisanal, de bâtiments publics et la réalisation d’ouvrages tels que des stades ou des salles de spectacles. Nous nous développons aussi dans le secteur agricole, en participant à la construction de centrales photovoltaïques.

Et tout cela sur l’ensemble de la France ?

L. M. : oui. Nous sommes implantés dans l’Allier, mais nous prenons en charge des chantiers sur tout le territoire. Contrairement à d’autres métiers du bâtiment, le montage ne représente que le quart de la création de valeur sur l’ensemble de la chaîne, ce qui nous permet d’assumer les coûts de transport sans que cela n’impacte trop la rentabilité des projets. De plus, nous intégrons les contraintes de transport dès la conception des projets. Nous limitons la taille des pièces à 15 mètres linéaires pour qu’elles puissent être acheminées par transport routier, par camion de 35 tonnes.

Où en est CMB, 12 ans après sa création ?

L. M. : notre activité est en constante progression chaque année. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 9,3 M€ en 2018 et nous devrions approcher les 12 M€ en 2019, pour un effectif de 45 personnes. Je n’aurais jamais imaginé cela possible au moment où je me suis lancé !

À quoi attribuez-vous votre succès ?

L. M. : j’investis autant dans l’humain que dans les outils. C’est fondateur dans notre réussite. Je mets tout en œuvre pour m’assurer des collaborateurs motivés et impliqués. Cela passe par une politique salariale avantageuse, des formations régulières ou encore des moyens importants pour garantir des conditions et un environnement de travail confortables.
Il faut dire que notre secteur fait face à un vrai déficit de main d’œuvre qualifiée spécialisée en construction métallique. Il est donc important que nous fidélisions nos équipes et que nous soyons attractifs auprès des éventuels candidats. C’est un vrai problème auquel fait face notre filière et ce, quelle que soit la région. La pénurie est nationale. Chez CMB, nous pouvons nous prévaloir d’afficher un turn over très faible.

Et sur le plan technologique ?

L. M. : notre solidité financière nous permet d’investir, chaque année, 500 000 € dans l’acquisition de nouveaux matériels et équipements. Cela représente des montants considérables au regard de notre taille, mais nos efforts se révèlent, à chaque fois, payants. Je suis à l’affût de tout ce qui se fait d’innovant pour être à la pointe du progrès, aussi bien pour notre bureau d’études qui utilise des logiciels de modélisation en 3D de dernière génération qu’en atelier équipé de machines à commandes numériques. Sur les chantiers également, nos équipes utilisent un drone pour visualiser les endroits peu accessibles, des engins de levage gyroscopiques avec nacelles articulées…

C’est ce qui vous différencie de vos concurrents ?

L. M. : pas seulement. Nous maîtrisons aussi l’ensemble de la chaîne de la construction métallique, de la conception à la fabrication et au montage. Cela fait une vraie différence par rapport à d’autres entreprises. Chaque chantier est unique et nécessite une réponse adaptée. En intégrant tous les métiers à la fois en bureau d’études, en atelier et sur les chantiers, nous pouvons mieux coordonner nos actions et garantir aux clients une parfaite maîtrise de la mise en œuvre de leurs projets.

Êtes-vous spécialisés uniquement dans la construction métallique ?

L. M. : pour l’instant, oui. Nous avons acquis une très forte technicité dans ce métier. À partir de la construction d’ossatures métalliques, nous avons également développé une activité de couverture-étanchéité, de bardage métallique ainsi que de serrurerie pour la pose, par exemple, de portails ou d’escaliers.
Depuis 2014, nous réalisons également le désamiantage qui s’avère nécessaire sur certains chantiers de rénovation. L’objectif est de pouvoir proposer une offre globale à nos clients en intervenant sur toutes les dimensions d’un projet.
En revanche, nous n’avons pas vocation à sortir de la construction métallique. Je préfère poursuivre mes investissements dans notre métier pour pouvoir aller sur des marchés toujours un peu plus gros et prendre des dossiers encore plus passionnants.

Comment s’annonce l’année prochaine ?

L. M. : très bien ! Nous avons déjà signé pour 8 M€ de commandes, soit les deux tiers de notre chiffre d’affaires de 2019. C’est très prometteur pour la suite. Nous bénéficions notamment d’une demande très forte du secteur public, avec beaucoup de projets qui se décantent à l’approche des élections municipales. Cela va porter notre activité pendant une bonne partie de l’année, même si nous nous attendons à un trou d’air ensuite. Mais nous restons confiants pour l’avenir. Nos fondamentaux sont solides.

Fiche d’identité
Dénomination : Constructions métalliques bourbonnaises (CMB)
Activité : construction métallique
Siège social : Saint-Gérand-de-Vaux (03)
Chiffre d’affaires prévisionnel 2019 : près de 12 M€
Effectif : 45 salariés


©  Les Echos Publishing - 2019
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