En raison de la crise du Covid-19, l’inflation est au plus bas dans la zone euro. Une situation qui alimente les craintes d’une spirale déflationniste.
Selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, le 2 octobre dernier, le taux d’inflation annuel de la zone euro était en recul de 0,3 % en septembre 2020. Cette baisse fait suite au -0,2 % enregistré au mois d’août. Si l’on regarde les composantes du panier de référence, ce repli s’explique essentiellement par le recul de 8,2 % des prix de l’énergie et de ceux des biens industriels (-0,3 %). En revanche, les prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 1,8 % et ceux des services de 0,5 % en septembre.
En termes de pays, c’est en Grèce que l’inflation annuelle recule le plus (-2,3 %) devant Chypre (-1,9 %) et l’Estonie (-1,3 %). Au contraire, sur cette même période, les prix ont augmenté de 1,5 % en Slovaquie et de 1 % au Pays-Bas, signe que le ralentissement économique ne frappe pas tous les pays de la zone euro de la même façon. La France enregistre, de son côté, un taux d’inflation annuel de 0 % en septembre et l’Allemagne de -0,4 %.
Un objectif d’inflation assoupli
Avec un taux d’inflation annuel glissant de -0,3 % en septembre, nous sommes bien loin des 2 % annuels, objectif de la Banque centrale européenne. Son Vice-président, Luis de Guidos, estime même que « l’inflation demeurera négative pour le reste de l’année ». De quoi ranimer les craintes d’une spirale déflationniste initiée par la crise économique née de la pandémie et amplifiée par le comportement de consommateurs européens plus prompts à thésauriser qu’à dépenser leur argent en cette période de hausse du chômage et de restriction des déplacements à l’international. Dans ces conditions, rappelle Reuter, Christine Lagarde, présidente de la BCE, « évoque la possibilité que la banque centrale suive l’exemple de la Réserve fédérale américaine en adoptant un objectif d’inflation plus flexible », autrement dit en laissant filer, « un certain temps », les hausses de prix afin de compenser les périodes de d’inflation inférieures à l’objectif de 2 % annuel.