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Il y a eu une confiance absolue des actionnaires

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23/07/2020

Depuis la reprise de l’entreprise familiale, Daniel Gehringer, directeur général de Bouché, a développé les activités, faisant passer le chiffre d’affaires de 4 M€ à 14,5 M€.

Comment êtes-vous arrivé chez Bouché ?

Daniel Gehringer : j’ai travaillé toute ma carrière dans le transport et la logistique : chez FM Logistic, au sein du groupe Hartmann. J’ai aussi créé et dirigé l’entité logistique de Jung Logistique pendant 14 ans.
J’ai ensuite monté ma propre société de conseil, avec laquelle j’ai accompagné plusieurs entreprises. C’est dans ce cadre que j’ai connu l’entreprise Bouché. Après la mort en 2012 de son fondateur, Camille Bouché, et l’incendie en 2014 du site d’un client représentant 45 % du chiffre d’affaires, l’entreprise a connu quelques difficultés. Les actionnaires de cette entreprise familiale cherchaient un repreneur. Au bout de quelques mois de discussions, nous avons trouvé un accord pour que j’entre au capital. Cela fait maintenant 4 ans que je dirige la société.

Quels sont les métiers de l’entreprise ?

D. G. : l’entreprise exerce trois types de métiers. Le premier est celui de transport de marchandises. Il s’agit principalement de « transport classique », même si nous nous diversifions dans le frigo, sous température dirigée, et dans les bennes TP. Ce sont deux activités qui n’existaient pas il y a 4 ans. La grande distribution et l’alimentaire représentent la moitié du chiffre d’affaires et l’industrie l’autre moitié : fabricants de meubles, industrie lourde...
En revanche, nous faisons très peu d’automobile...
Le deuxième métier est celui de la logistique : stockage, préparation de commandes, un peu de copacking, du travail à façon en fonction de la demande des clients…
Enfin, nous sommes agent DAF (poids lourds) et Schmitz (semi-remorques) grâce à notre garage intégré. Nous effectuons beaucoup d’entretien et de réparation pour des véhicules de passage ou pour des confrères.
Nous avons également une concession auprès de la Sanef et nous gérons des dépannages Poids Lourds sur l’autoroute A4 entre le sud de Metz et le nord de Strasbourg.

Quels sont les chantiers que vous avez menés lorsque vous avez repris l’entreprise ?

D. G. : à l’époque, l’entreprise n’employait qu’une trentaine de personnes et elle travaillait beaucoup en sous-traitance. Notre stratégie a été de grandir pour être en mesure de peser sur le marché, c’est-à-dire d’être plus agressif commercialement tout en augmentant notre parc. Nous avons aussi changé de typologie de clientèle : la part des clients directs dans le chiffre d’affaires est passée de moins d’un quart à l’époque à 97 ou 98 % aujourd’hui.
Côté logistique, nous avons investi lourdement dans les équipements pour optimiser les surfaces et pouvoir intégrer de nouveaux clients. Nous avons ainsi étoffé notre volume d’affaires et diversifié nos prestations pour accompagner les clients plus loin, au-delà du « simple » stockage. Si bien qu’aujourd’hui, nous devons louer des surfaces extérieures, ce qui nous a poussé à agrandir nos surfaces, avec un nouvel entrepôt de 6 500 m² en 2020 et un autre de 12 000 m² prévu pour 2021.

Avez-vous rencontré des difficultés lors de la reprise de l’entreprise ?

D. G. : il y a eu une confiance absolue de la part des actionnaires. Bouché est une entreprise familiale, et le premier souhait des actionnaires était qu’elle le reste en partie. Cela a permis une solidarité complète et une grande confiance. Mais, comme dans toute entreprise prenant un virage important, et d’autant plus dans une entreprise familiale, il faut une bonne transmission de l’information. C’est pourquoi nous nous réunissons tous les 15 jours pour discuter de l’orientation et des choix faits.
Ensuite, l’entreprise était globalement saine même si elle avait connu des difficultés ; nous avions donc aussi la confiance des banques. Nous avons obtenu un accord unanime de leur part lorsque nous leur avons présenté notre projet. Celui-ci impliquait pourtant des investissements annuels de plus de 1 M€ sur 5 ans pour augmenter le parc, puis de 4 M€ au bout de 3 ans pour un nouveau bâtiment logistique. Tout cela pour une entreprise qui, à l’époque, ne réalisait que 4 M€ de chiffre d’affaires.

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

D. G. : poursuivre notre diversification, toujours pour peser sur le marché. L’objectif est de le faire par croissance externe, de trouver un confrère qui aurait un métier supplémentaire à apporter, avec déjà des clients dans ce domaine. Car démarrer de nouvelles activités est toujours complexe, il faut les ressources humaines, les connaissances…
Nous visons prioritairement l’activité frigo, dans laquelle nous intervenons déjà un peu. Ce métier constitue une bonne opportunité pour notre entreprise, puisque nous réalisons déjà 50 % de notre chiffre d’affaires dans l’alimentaire – même si tout n’est pas à température dirigée. Nous négocions aussi avec des constructeurs frigoristes pour être agréés chez l’un d’eux. Cela nous permettrait d’avoir une bonne connaissance technique et de pouvoir entretenir notre parc nous-même.

Quel impact a eu la crise actuelle sur vos projets ?

D. G. : elle nous a plutôt conforté dans notre stratégie car nous avons eu la chance de pouvoir continuer à travailler à hauteur de 70 % de notre activité habituelle sur les 8 à 9 semaines de confinement. Les activités dans l’alimentaire, notamment en température dirigée, nous ont permis de maintenir un cap assez élevé tandis que certains de nos confrères ne travaillaient qu’à 10 ou 15 %.

Quelles ont été les conséquences sur votre organisation ?

D. G. : du fait de la typologie de nos clients (alimentaire, emballage pharmaceutique…), des précautions étaient déjà en place et elles ont été accentuées avant même le confinement. Le jour du confinement, environ 95 % de notre effectif administratif était déjà en télétravail, donc nous n’avons pas été surpris. Cela nous a permis de continuer à avoir une activité normale.
Cela a été plus compliqué pour le personnel roulant, en particulier la première quinzaine du confinement. Ils n’avaient pas d’endroit pour être accueillis, pour déjeuner, pas d’accès aux sanitaires… Nous avons dû faire en sorte qu’ils puissent retourner tous les 2 jours à leur base, ce qui a eu forcément un coût. Nous avons sensibilisé nos clients aux problématiques rencontrées par nos chauffeurs, leur expliquant que nous ne serions plus en mesure de les livrer s’ils ne pouvaient pas les accueillir correctement. La plupart ont réagi rapidement et ont donné accès aux commodités. Pour la restauration, c’est resté compliqué, mais la plupart des chauffeurs sont équipés correctement dans leur véhicule.

Fiche d’identité
Dénomination : Bouché
Activités : transport et logistique
Siège social : Phalsbourg (57)
Chiffre d’affaires total 2019 : 14,5 M€
Effectif 2019 : 120 salariés


©  Les Echos Publishing - 2020
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