Souvent, la presse fait ses choux gras des différences de revenus qui existent en France entre les différentes catégories de professionnels. Pourtant, note l’Insee dans son focus de décembre l’inégalité la plus forte ne porte pas sur les revenus, mais sur le patrimoine. Ainsi, insistent les analystes, « Début 2018, la moitié la mieux dotée des ménages vivant en France concentre 92 % de la masse de patrimoine brut de l’ensemble des ménages. Les 5 % les mieux dotés détiennent un tiers des avoirs patrimoniaux de l’ensemble des ménages et les 1 % les mieux dotés en concentrent 16 % ». Une répartition qui est restée stable ces dernières années.

En volume, le patrimoine brut moyen des Français s’élevait à 276 000 € en 2018 (+ 2,6 % par rapport à 2015) et le patrimoine net d’endettement (emprunt, crédit à la consommation) à 239 900 €. Les 10 % les mieux dotés disposent d’un patrimoine brut de 607 700 € alors que celui des 10 % les plus modestes ne dépasse pas 3 800 €, soit 160 fois moins. En termes de revenus, rappelle l’Insee, le facteur différentiel entre les 10 % les mieux dotés et les 10 % les plus modestes n’est que de 4,6 fois.

L’immobilier avant tout

Le patrimoine des Français est composé, à 61 %, de biens immobiliers. Et, notent les analystes de l’Insee, « La résidence principale est la première composante du patrimoine immobilier : elle représente 84 % de sa valeur. Les propriétaires et les accédants à la propriété de leur résidence principale disposent ainsi d’un patrimoine brut moyen 7 fois plus élevé que celui des locataires et des personnes logées gratuitement ». Le reste du patrimoine des Français est essentiellement composé d’actifs financiers (20 %) et d’actifs professionnels (11 %).