À en croire le dernier numéro de la revue « Éclairages et synthèses » de Pôle emploi, pas moins de 3,2 millions d’offres d’emploi ont été déposées auprès de cet organisme en 2018. Et 89,4 % de ces offres (soit 2,9 millions) ont été pourvues, contre 90,6 % en 2017. Le taux de réussite est dont relativement stable, ce qui n’est pas le cas de la durée de recrutement qui, elle, est passée de 38 jours en 2017 à 46 jours en 2018. « Il faut compter près de quatre semaines de plus pour que 75 % des employeurs recrutent et un mois et demi supplémentaire pour que neuf sur dix y parviennent », précisent les auteurs de l’étude.

Toutes les entreprises sont touchées, mais leur situation varie notablement en fonction de leur secteur d’activité. On note ainsi que les délais se sont particulièrement allongés dans la construction (de 50 jours en 2017 à 72 jours en 2018), dans l’agriculture (de 26 jours en 2017 à 47 jours en 2018) et dans l’industrie (de 44 jours en 2017 à 61 jours en 2018). Quant au type de contrat, il n’a eu que peu d’incidence sur l’allongement des délais de recrutement. On observe ainsi qu’entre 2017 et 2018, ces derniers ont crû de 9 ou 10 jours tant pour les offres de CDI que pour les CDD de plus de 6 mois ou de moins de 6 mois.

157 000 abandons faute de candidats

4,9 % des projets de recrutement déposés auprès de Pôle emploi ont été abandonnés faute de candidats en 2018. « Dans la majorité des cas, les employeurs ayant renoncé à leurs recrutements ont bien reçu des candidatures, mais les deux tiers d’entre eux déclarent qu’elles étaient en petit nombre (soit cinq candidatures au maximum). Le choix s’avère donc limité pour ces recruteurs », précisent les auteurs. Lorsqu’on leur demande ce qui les ont poussés à ne pas recruter ces quelques candidats, les entreprises citent leur manque de motivation (69 %), leur manque de compétences (67 %), leur manque d’expérience (54 %), leur manque d’autonomie (47 %) et, plus inattendu, leur manque de savoir-être (43 %).

Plus largement, Pôle emploi estime entre 210 000 et 350 000 le nombre d’emplois non pourvus, faute de candidat au niveau national, en 2018.