Selon les derniers chiffres publiés par l’OIT, l’épidémie de Covid-19 et les mesures prises pour l’endiguer aurait détruit 155 millions d’emplois au premier trimestre et pourrait en détruire 400 millions au deuxième.
Comme on pouvait le craindre, l’impact économique de la crise sanitaire que traverse le monde est d’une rare violence. L’Organisation internationale du travail (OIT) s’emploie d’ailleurs à le mesurer régulièrement. Dans le dernier numéro de son « Observatoire de l’OIT », l’organisation rappelle qu’à la mi-juin 2020, 93 % des travailleurs dans le monde vivaient encore dans un pays où s’appliquaient des mesures de fermeture de lieux de travail. Des mesures de restriction qui tendent à se réduire en Europe et en Asie, mais qui restent très fortes aux États-Unis et dans les pays d’Amérique latine.
Dans le détail, « près d’un tiers des travailleurs dans le monde (32 %) vivaient dans des pays qui imposaient la fermeture des lieux de travail à l’exception des lieux de travail essentiels (…), 42 % dans des pays qui imposaient la fermeture des lieux de travail seulement dans certains secteurs ou pour certaines catégories de travailleurs, et 19 % dans des pays dans lesquels la fermeture des lieux de travail était simplement recommandée », précise l’OIT.
Des millions d’emplois perdus
Au niveau mondial, pas moins de 5,4 % des heures travaillées ont été perdues au 1er trimestre 2020, par rapport au 4e trimestre 2019, ce qui représentent 155 millions d’emplois à temps plein (sur la base de 48h travaillées par semaine). Au second trimestre, la perte est estimée à 14 %, soit 400 millions d’emplois à temps plein.
En Europe, sur le 1er trimestre 2020, la perte d’emplois atteint 4,2 %, soit 6 millions de postes sur une base de 48h de travail hebdomadaire ou 8 millions sur une base de 40h. Au second trimestre, la situation s’aggrave avec une perte de 15,3 % des heures travaillées, soit 24 millions d’emplois perdus à 48h par semaine (ou 29 millions sur une base de 40h). Et, sans surprise, c’est l’Europe du sud qui paye le plus lourd tribut avec une perte de 5,3 % des heures travaillées au 1er trimestre 2020 et de 18 % au 2e trimestre. Seuls les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du sud accusent des reculs supérieurs à ces 18 % dans le monde au cours du 2e trimestre.