Les groupes français Vinci, Bouygues et Eiffage se distinguent de leurs voisins européens non seulement par l’importance de leurs chiffres d’affaires, mais également par leurs croissances.
Dans une récente étude, un groupe de conseil s’est penché sur les comptes de 17 groupes réalisant plus de 5 Md€ de chiffre d’affaires consolidé. Pour la première fois, 3 Français dominent le Top 4 européen. Vinci (43,5 Md€) garde la tête du classement devant l’espagnol ACS (36,7 Md€), alors que Bouygues occupe la 3e position avec un chiffre d’affaires de 35,6 Md€. Cette hiérarchie est la même depuis plusieurs années. Mais, fait nouveau, ils sont rejoints désormais par Eiffage (17,9 Md€) qui s’est invité à la 4e place du palmarès.
Au-delà de leur taille, les majors français brillent également par leur performance. Leur chiffre d’affaires cumulé a progressé de 9 % en 2018 contre 6 % pour l’ensemble de l’échantillon. Autre source de satisfaction, les trois français ont mieux résisté que leurs voisins européens à la dégradation des marges, qui affecte l’ensemble du secteur. Leur taux de marge opérationnelle est resté quasi stable en 2018 (- 0,2 point) contre un repli de 0,7 point en moyenne pour l’ensemble des groupes analysés. La baisse des résultats s’explique en grande partie par l’inflation des coûts de construction, en hausse de 2,8 % l’an dernier. En cause, l’augmentation des salaires et le renchérissement des coûts des matériaux (+ 8 % dans les travaux publics) comme ceux de l’énergie (+ 15,8 % dans les travaux publics et + 16,8 % dans le bâtiment).
S’ils ne sont pas épargnés par cette pression sur les marges, « les prévisions pour les groupes français sont optimistes » conclut l’étude. Leurs carnets de commandes a progressé de + 9,3 % en 2018, soit près de 6 points supérieurs à la moyenne européenne.
